1 mars, on entre au Bénin par le nord. On sent dessuite une différence au niveau de l'entretien des routes et de l'équipement des villages. On va faire le plein de denrées à Tanguieta puis on remonte au sud pour visiter le parc de la Pendjari. La piste est tout simplement horrible, un peu comme celle de Ouadane en Mauritanie du point de vue de la tôle mais en beaucoup plus étroite et ravinée. Par moment nous préférons rouler à cheval sur le fossé plutôt que de subir les vibrations et entendre le véhicule se plaindre de tous ses boulons. Finalement nous mettons plus de temps que prévu et nous nous arrêtons aux chutes de Tanougou pour la nuit. L'endroit est magnifique et frais. Nous nous remettons de cette journée de m.. ignorant encore que parfois les jours se suivent et se ressemblent. Aux chutes, nous voyons arriver deux autres 130 français, un avec une cellule polycomposit et l'autre avec une faite maison. Bien sur, on organise vite un camp commun et on passe la soirée à parler de voyages et de Land Rover...
Le lendemain nous terminons le bout de piste de m... et arrivons aux portes du parc où nous apprenons qu'il n'est plus permis de camper à l'intérieur. Tan pis, on entre, on verra bien.
Et là horreur, la piste de m... continue jusqu'à la mare Bali.
Nous sommes accueillis à la mare par des groupes d'antilopes et de babouins. Nous nous garons, allons sur le promontoire construit au bord de la mare et y restons plus de deux heures tellement le spectacle est beau. Le promontoire offre une vue de choix sur toutes les berges de la mare et c'est un défilé incessant d'animaux qui viennent s'abreuver. Nous sommes comme au théâtre et sur scène les acteurs n'en finissent pas d'entrer et de sortir à tour de rôle ou plutôt en fonction de leur hiérarchie dans l'échelle du reigne animal, c'est à dire les minus laissent la place aux balaises. Défilent donc devant nous : phacochères, babouins, antilopes (petites, moyennes, grandes, très grandes) et buffles. Au milieu de tout ça d'autres font office de décor et sont là à tous les actes : hippopotames, crocodiles et oiseaux de toutes sortes. Nous mitraillons tout ce petit monde pour les faire entrer dans nos cartes SD (avec un peu de mal car le temps est nuageux et la lumière très diffuse. A ce propos gros remerciement de JO (et des autres) à son papy pour les jumelles qu'il lui a offertes avant de partir car elles sont vraiment lumineuses et claires). Nous avons la chance pendant notre observation de rencontrer un guide et son client et nous profitons de ses connaissances sur la faune du parc. Ce même guide nous a présenté avant de partir, Nestor, un ancien babouin dominant qui un jour a été détrôné par un jeune aux dents longues, tellement longues qu'il en a gardé un nez fendu... Depuis sa défaite, ce vieux singe s'est laissé tenté par l'homme et s'en approche volontiers, en résumé, il cherche à chiper les restes de boufe.
La nuit arrivant nous décidons de continuer vers le nord vers l'hotel qui est dans le parc.
Et là double horreur, la piste de m... est toujours là... En fait il n'y a pas beaucoup de pistes et la principale de Tingreta à l'hotel est celle la plus employée par les circuits touristiques qui utilisent l'hotel et a développé une tôle des plus horribles, en plus il n'y a pas beaucoup d'animaux dans ce secteur. Il vaut mieux prendre des pistes qui rallongent que celle là.
A l'hotel, l'accueil est froid. On nous dit texto "le camping est autorisé quand toute nos chambres sont prises et aujourd'hui, il nous en reste de libres donc prenez un chambre" (malin). En insistant, ils nous permettent de camper pour 10 000 cfa, privilège du monopole. En parlant avec des guides sur le parking de l'hotel, ceux ci nous conseillent de continuer la piste sur 7 km et d'aller voir les gardes forestiers qui ont un poste sur le chemin d'Arli. Résultat, nous passerons deux jours avec les gardes à bon prix. Nous alternons cours et discussion avec les gardes qui répondent à toutes nos questions sur la faune et la flore du coin. Le matin et le soir nous avons la visite des babouins, phacochères et quelques antilopes. Et au crépuscule nous guettons les roussettes qui passent la journée dans un arbre à coté du camp. On a droit à 5h00 du mat aux rugissements des lions (mais on ne les verra pas...), tel le coq qui réveille son poulailler. Mais il nous faut déjà poursuivre notre chemin.
Avant de poursuivre la route, petite pause sur une situation qui participe à nous faire penser que décidément le monde est petit. Une après midi alors que nous essayons de survivre à la chaleur derrière le camp des gardes forestiers arrive un français :
"bonjour, joli véhicule"
"bonjour, merci"
"j'ai un 130 aussi, j'ai rencontré une famille avec une cellule qui faisait le tour de l'Afrique et ils ont abandonné, eux aussi comme nous"
"?"
Analyse des données, réflexion:
"Putain, tu t'appelerais pas Philippe ?"
"oui"
"Alors il y a Guy quelque part ?"
"ben oui, il est devant dans le camion"
Quand nous avons préparer ce voyage, nous nous sommes aidés de pas mal de forums de voyageur et sur le site voyage forum nous avons recensé tous les équipages qui partaient pour un tour d'Afrique en 2008. Et il y avait deux familles avec des enfants et Guy tout seul avec son chien qui partaient en septembre (voir la rubrique lien). Pour x raisons, allez voir leur site, les deux familles ont arrêté leur voyage et Guy lui a choppé un palu corsé et a du être rapatrié sur la France. Et nous savions par le forum qu'il repartait fin février avec philippe, le père d'une des deux familles (suivez, c'est pas simple) pour récupérer le véhicule et remonter en France. Nous nous étions dit qu'il serait bon de nous voir en Afrique à cette occasion et de boire un bière ensemble. Et bien, coup de bol, nous n'avions plus de bières mais eux en avaient des fraîches dans le camion et on l'a fait...
Le XX mars nous nous réveillons aux aurores pour quitter le parc et avoir une chance de voir plus d'animaux. Nous en voyons effectivement un bon nombre et nous tombons même sur un troupeau d'une quarantaine de buffles qui traversent la piste. A notre vue, les buffles s'arretent à une trentaine de mètres de la piste et organisent leur cercle défensif. Les petits au centre et les gros tournés vers l'extérieur. Le groupe est figé et nous regarde. Nous soutenons leur regard. S'en suit une guerre psychologique entre nous où nous tentons d'afficher le regard le plus déterminé et le plus intimidant (à travers le pare brise). Au bout de 10 mn, personne n'avait bougé, tout le monde campait sur ces positions... Ne sachant pas si cette histoire allait durer longtemps, nous décidons de passer, après tout trente mètres c'est loin. On avance, 1iere, 2ième. Le troupeau détale sauf 3 individus, les plus prêt, qui eux foncent vers nous. Accélération, 3 ième, accélération. On prend la tangente des trois gros, ils s'arrètent, on dépasse le groupe, 4 autres qui fuyaient font demi tour et nous poursuivent sur quelques mètres, histoire qu'on prenne bien le large.
PPPFFFFFFFFFFFFFFF
On continue et on retombe sur notre piste bien aimée en décidant de prendre de la vitesse. A l'approche d'une mauvaise saignée, freinage...plus de frein, la pédale s'enfonce jusqu'au plancher. Pompage et repompage et finalement nous récupérons un peu de freinage qui nous permet de passer la saignée, comment dire..., moins vite.
On regarde sous la voiture, fuite de liquide frein, le tube de la roue arrière gauche est cassé au niveau de l'écrou. A force de vibrer le tube s'est percé contre l'écrou. On sort du parc doucement et au portail on regarde ce que l'on peut faire. En fait pas grand chose, nous n'avons rien pour isoler la roue. Sur ce un béninois nous informe qu'à un km, il y a un allemand qui a un petit campement et qui possède un atelier avec pas mal d'outils et de pièces. Cela nous rappelle la fois où on a grillé l'embrayage en Mauritanie et il y avait pas loin un hollandais (Justus) qui avait un campement et un un petit garage, pourvu que ça dure... . Direction donc ce campement au pied de la montagne, en 1iere courte, histoire de pouvoir s'arréter au moteur. On se met au travail dessuite avec Alfred, on trouve dans son stock de pièces deux boulons qui nous permettent d'isoler la roue avec des rondelles de cuivre mais malheureusement, il n'a pas de matos pour réparer le tube et de toute manière la fuite est trop prêt de l'écrou. En cherchant encore on trouve finalement un bout de tube de frein provenant d'un land, on récupère, on coupe, on prépare et sur le retour à Tanguieta on fera braser les deux bouts de tubes. J'en profite également pour fixer toute les autres canalisations pour réduire leurs vibrations. Bien crasseux, on décide de rester la nuit là. Pendant la mécanique, les enfants ont fait des cours et s'amuse avec Eva, la fille de alfred. Les enfants se baignent dans la piscine. Alfred a détourné une source sur son campement, a mis en série plusieurs bassin de décantation et filtres avant que les eaux passent par la piscine puis retournent dans un ruisseau. En partant, Jo appliquera, le rite du cadeau et offrira un jouet à Eva et un livre à sa copine.
D'autres clients arrivent, un couple de français avec cinq enfants, le camp se transforme en colonie de vacances. |
Grues
Piaf
Oie
Tourterelle
Corb
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Re petite pause, vous savez, sur l'histoire du monde, qui serait petit...
On discute, bien sur avec le couple de français, ils vivent à Lagos au Nigéria et visitent le Bénin pendant les vacances scolaires des enfants. Lui travaille chez Total. Yannick (et les PRST), tu vois venir la suite ? Sa famille est originaire de Castillon en Couserans. Ca, t'aiguille ? Il se trouve qu'il connaît bien, le grand Pat et en cherchant bien Hervé aussi.
On a trouvé facilement des sujets de discussions...
Le lendemain, on part. A Tanguieta, on trouve des gars qui nous font une belle brasure, on place le tube réparé, on purge, on fait le plein de nourriture et on trace sud pendant deux jours. On (surtout les schtroumps) veut revoir l'océan. La route est longue mais c'est un bon goudron, par contre il y a beaucoup de villages et pour obliger le trafic à ralentir, ils installent des gincanas avec des pneus et des branches au milieu de la route.
A Parakou, nous avons des problèmes pour trouver un endroit où passer la nuit et finalement dormons dans la cour d'un motel. Nous arrivons le deuxième jour à Cotonou et prenons la route des pêches, nous finirons à l'auberge du jardin helvetia. Un bel endroit où on peut camper pour pas cher au milieu des cocotiers. Les petits profitent de la piscine à l'eau de mer. L'océan est dangereux sur cette cote et il nous faut faire très attention lorsqu'on va se baigner. Il y a un courant phénoménal et des vagues assommantes.
Arrivent le même jour, les papy's, comme nous les surnomerons. Ils voyagent ensemble chacun avec leur hdj 80 et n'en sont pas à leur premier trip en Afrique. On reste du coup quatre jours ensemble avec de bonnes petites boufes le soir et de longues palabres.
Sur la cote, nous découvrons la chaleur humide, celle qui fait transpirer et qui permet à nos corps de libérer leur arômes. Les premières nuits sont difficiles et nous trampons littéralement nos oreillers. Nous essayons différentes combinaisons pour créer un maximum de courants d'air dans la cellule. Hugo est le plus chanceux, il dort entre les deux fenêtres. Par la suite le temps nous aide car il fait très nuageux et le vent se lève (plus que d'hab), il fait froid (comme ils disent), bref on respire.
Jo trouve une nouvelle copine à l'auberge, la fille de la patronne qui est en classe avec Eva, la fille d'Alfred, l'allemand des freins. Le deuxième soir tous les enfants mangent au camion, la mère d'Olayami nous offre des crêpes et plus tard elle nous offrira, ainsi qu'aux papy's, une balade en pirogue sur la lagune. Cool.
Mais bon, il est temps de repartir, direction le Togo. Les papy's nous recommande un endroit avant Lomé, information en poche, nous prenons la route.
Aucun soucis à la frontière, tout se passe en douceur, avec le sourire.
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